Retrait des
troupes
Juste une petite danse
Avant de s'autoriser
À prendre d'une main
L'éclatante beauté
Un grand bruit soudain
Égaré dans les landes
Instant vide et précieux
Le délice vient de loin
Pas tout de suite
Le moment n'est pas venu
Et le pain pas encore tiède
Closes sont les fenêtres
Mornes sont les fontaines
Ton travail reste inachevé
Tel un orage colérique
La suie perle sur ma tempe
Quelle branche saisir ?
Le bucheron vient de passer
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Ramené de nulle part Quelles sont les
couleurs Des passés et présents
?
Les couleuvres indécises Dans les champs éteints Rien qu'un cadre abstrait Une route sans virages Abstentions démesurées Contre mirages obscurs Et
voulant tourner à gauche Un film sans
pellicule Les heures
précieuses S'écoulent
librement Emporté
par le désert Incandescent et
meurtrit Désocialisé des
courbes Et des chairs
palpitantes Sans
masques ni perruques Ne plus tomber
dans l'abysse Car toi, perroquet
précieux Tu connais les
réponses Un mat
tissé de perles Suit les traces
fuyantes Et toi, éternel
drapeau Tu observes la
fumée
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Les béatitudes
Beatrix
joue, toute la journée Mais quand le
train passe Avec un profond
dédain Elle le laisse
passer
Beatrix grimpe, toutes les nuits Attrape les montagnes Et gagne les nuages Sans jamais trembler
Beatrix chante, tous les matins Et quand sa voix caresse La tresse de ses cheveux Elle ne rit plus
Beatrix fume, toutes les minutes Habile locomotive Qui captive et endort Les instants brumeux
Beatrix aime, tous les instants Naviguant sur les mers Amères et brunes De ses entrailles
Beatrix triche, tous les midis Tourne les hélices Des délices et des rêves Des plus chanceux
Beatrix occulte, tous ces passants Des visages illuminés A chaque petits virages De sa tendre peau
Beatrix se cache, infiniment Ne laissant transparaître Que les traitres reflets De ses yeux bleus
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