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Blues Rock - Left Lane Cruiser

par lou 15 Avril 2010, 08:46

BLUES ROCK

Left Lane Cruiser

Je pue la sueur mais régl ementairement

 http://www.concertandco.com/crit2/magnetixoct2009boulenoire.jpg


 

La contamination par les idées. Depuis la nuit des temps, les vigilants de l’ordre nouveau se transmettent le même message,

 

Ne pas effrayer nos clients. Messieurs, nous étions jeunes, et nous n’avons pas vu venir le danger. Quand nous avons réalisé que d’authentiques sauvages, disons au hasard Jerry Lee Lewis, étaient totalement hors de notre contrôle, il était trop tard. Après ça, allez donc vendre quoi que ce soit à toute cette belle jeunesse, tous ces consommateurs potentiels. Nous devons, et c’est avéré, être impitoyable sur la qualité de nos laisses.  Elles doivent être suffisamment longues, mais fermes sur le fond. La meilleure façon de désamorcer les révolutions potentielles, consiste à canaliser la violence. À donner à l’anarchiste potentiel des objets dans lequel il croira puiser un potentiel révolutionnaire. Et à le prendre pour un con jusqu’à l’intestin.

 

La standardisation sera, Messieurs, notre meilleure arme. Nos amis de la moralité avaient réussi à mettre Chuck Berry en cabane pour obscénité, avec l’évolution des mœurs c’est aujourd’hui, hélas, impossible. Nous serons donc plus subtils, et livreront du lyophilisé dans les cantines. Dès le deuxième service.

 

Je dis ça en écoutant le dernier Left Lane Cruiser, qui me pose un sacré problème. Oh pas guère d’ordre musical, qu’on se rassure. All You Can Eat fait ce qu’on attend de lui. Fidèlement. Et c’est bien là que ça coince. Les deux affreux s’y entendent toujours aussi bien, à monter la sauce à coup de godasses de chantier. Le beat de couvercle de poubelles est absolument éreintant, les plans de guitare ultra basique tirent à vue, et les braillements de coyote atteint d’une angine blanche parachèvent un tableau sans fautes.

 

Mais sans taches.

 

 Un duo savamment débraillé, pas de bassiste (restons dans l’air du temps) et ce son impeccable. Leur précédent disque avait une tronche de rouleau de toile émeri, une haleine de poivrot, une barbe de trois semaines, bref on y croyait.  Deux ans après, on déchante, la machine a déjà montré son vrai visage. Malgré la pochette superbe, le nom ronflant (on roule sur la bande de gauche, en vrais rebelles). http://pazapasblog.files.wordpress.com/2009/11/leftlanecruiserallyoucaneat.jpg

 

Ils ont beau appeler une chanson Putain, emmancher des morceaux à faire fuir une horde de All Blacks, jeter du carburant en quantité, rien à faire, l’explosion de graisse en fusion est sous contrôle. Le moteur a été bridé à un certain rayon d’action, donc rien en dessous. Et surtout pas au-dessus. Désolé, la mécanique ne vous pétera pas en pleine gueule, dans une apocalypse de purulence sanglante, de rage trop contenue, et de haine brûlante.

 

Trois composantes que j’aime bien sentir dans mon rock. Comme l’espoir d’une évolution, l’amorce d’une approche différente. Mais non, le disque dévide les mêmes poncifs, jusqu’à la nausée. Et j’entends déjà le gentil public des gentils White Stripes les traiter de sauvages.

 

Le cul entre deux chaises les gars. Joli coup d’épée dans l’eau.

 

Laurent.

 

LIEN :

Myspac

 

 

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commentaires
Y
Therefore, if the introduction is “nailed”, it will start you off on the right footing.
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