Rock Psychédélique
Golden Dawn - Power Plant
Les Promesses de l'Aube |
Penser. Exister. Vivre le mieux possible. Déployer ses grandes ailes blanches, avant d'entrer à Enculorama. Exploser un jour contre des murs invisibles. La mort jamais loin. Toujours son portable dans la poche. Se relier au monde extérieur, se purger souvent le cerveau. De préférence avec du rock psychédélique. Par une de ces ruades dont l'Histoire se nourrit goulument, le seul et unique album de Golden Dawn (Power Plant, 1968) reste dans l'ombre des 13th Floor Elevators, même si largement supérieur. Sans ce côté bricolo-énervant, quoi. Pour la petite histoire, Georges Kinney (chanteur) était un copain d'enfance de Roky Erickson, ce qui peut expliquer certains points communs. Mais tout de même pas tant qu'un rigorisme simplificateur (et réducteur) aimerait nous le faire croire. Ensemble très compact, ces neuf chansons défilent sans faiblesse, rideau d'ambiance à la fois doucereuse et énergique (le génial My Time). Comme si une voix magique s'adressait à vous. En se branchant directement sur votre appareil à raisonner. Tirer l'auditeur vers le haut, vers le soleil, lui faire quitter ses baskets griffées. Lui refiler une paire de tongs. Et de sérieuses raisons de sourire béatement. Pas forcément en étant raide défoncé (la couverture est plus qu'explicite) plutôt en maitrisant son chaos intérieur. D'autant que les notes de pochettes appellent à la méditation. Et à l'auto-analyse. Se poser une question par jour. La réponse devant forcément mener à une nouvelle interrogation. Grandir en sagesse. Se persuader qu'on a réussi à se conceptualiser. A devenir aussi lysergique qu'un sitar enregistré à l'envers. Parfait groupe texan allumé, Golden Dawn (bien influencé par les Who, c'est patent) va sa propre démarche. Et passe sans seulement distribuer son kit promo. Comme toute comète réglementaire. Contrebandier mental, dealer d'air frais. Intégrant, sans effort les pulsions les plus vitales. Et vous obligeant sérieusement à reconsidérer votre palmarès personnel. Au coude à coude avec Cold Sun, en ce qui me concerne. Comme tous les artistes signées sur International Artist, le groupe a été arnaqué jusqu'à l'os, se séparant après son seul opus. Diamant dans la purée des dérouleurs de solos à l'infini. Antonin Artaud ou Pink Fairies, la reconnaissance posthume pour seule épitaphe. Santé. Laurent
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