NEO PSYCHEDELISME
White Hills / Vibravoid
Dioptrie |
Le leader de White Hils nous a encore planté une interview pour Fuzzine. Sans doute pressé de partir en tournée. Le groupe reste sur deux disques vraiment exceptionnels, il faut le dire. Conjuguant le sens du vent solaire avec un fond noir, comme bien peu savent encore le faire. Et l'album avec Gnod semble destiné à devenir un classique en béton. Alors, bien sûr, le rédacteur (qui avait fait vite pour poster ses questions dans un délai plus que court) était déçu. Mais beaucoup moins quand le nouvel album est arrivé. Pourtant, de l'extérieur, rien n'a changé. Le design de Frying On This Rock est superbe, néon fracassé résonnant dans un cerveau déglingué. Et le premier morceau détruit tout devant lui. On se pourlèche parce qu'on sait de quoi ils sont capables. Du souffle, des nerfs d'acier. Pour sûr, ils vont nous envoyer.... dans la confiture. Seconde chanson, imagination déjà en panne. Rengaine sur un accord et crampes dans les doigts. Sons informes, rabâchage sans fin du même plan. Le cosmos se transforme en mare d'eau croupie. Ou même les grenouilles se bidonnent de ce grossier plagiat du pire d'Hawkwind. Étape suivante, la voix rappelle Lenny Kravitz (??) provoquant un effet comique (tragique) avec le déferlement des gros riffs. Lesquels ricochent dans le vide, de toute façon. Black Sabbath faisait ça (bien mieux) il y a trois millions d'années. Un break. Le plombier répare une chasse d'eau, juste à côté. Ah non, c'est la conclusion du morceau. Des gargouillis de clavier, certainement samplés sur une crise hépatique en phase terminale.
Quelle douche froide, mes amis. Épouvanté, j'écoute ce qui était un excellent
groupe se tirer une chevrotine dans le pied. J'ose (je veux) croire qu'ils avaient trop de pression sur les épaules. Qu'ils ont bâclé les séances vite fait. Que les amplis sont tombés
dans le tonneau de bière. Rien (mais RIEN) ne semble ici fonctionner. C'est quoi cette soudaine rafale d'effets vocaux, sur fond de Santana qui s'accorde ? Il est question d'ouvrir son
esprit, quelque part. Si c'est de l'humour, prenons-le au cinquantième degré. Dernier morceau, on leur laisse une chance. Belle ligne mélodique, quoique le batteur pourrait apprendre un
nouveau plan. Et le clavier se croit chez Foreigner (beurk). Leur triste mayonnaise évoque bien quelque chose pourtant. Dans nos mémoires de zombies, qui ont connu le temps des doubles
albums. Eugène et sa hache? Ummaguma live ? Recyclage foireux, qui prouve bien à quel point White Hills est en panne. Au prix des disques, on attendra pour acheter le prochain (si
prochain il y a). Quel Golgotha, vraiment. Du coup, il nous vient des angoisses. Et si Vibravoid s'était aussi mis à déconner. Les nouveaux champions du bon rock allemand, d'accord.
Mais notre inconséquence notoire a fait l'impasse sur le disque de l'an dernier. Et la nouvelle cuvée est déjà là.
Ok. Donc les gens ne doivent rien savoir du petit dernier (Gravitation Zero) de sa superbe pochette, et plus généralement, de sa théorie sur le plus planant des karmas ? Pas de grève des pilotes, pas de portiques à l'embarquement. Encore moins de risques d’être détourné par un dingue. Photosynthèse dans le noir, c'est pas moi qui le dit, mais le nom du troisième morceau. Juste un point de repère à considérer. Synthétiser la lumière du soleil pour en tirer de l'énergie. Et le morceau parle de faire confiance au rock. Si je résume, la musique est la vie. Message subliminal, fusion totale des idées et des moyens. Descendez dans la rue, putain. Chopez votre député au col, et exigez Vibravoid au ministère de la Raison d’État. Des disques pareils peuvent abattre des empires, faire tomber les états totalitaires, saboter les plans moches de l'avenir. Éruption du soleil vert qu'ils disent. Bronzage tenace sur les tongs plombées. C'est quoi ce morceau génial, une reprise d'Eddie Cochran ? Sont fous ou totalement barrés ? Voyage précis. Là où les confins de l'univers se rétrécissent considérablement. A l'endroit où les gouffres psychiques ne rendent plus rien au monde de la raison. Tiens, un morceau d'HP Lovercraft (le groupe). Les lampadaires de ma rue sont encore en panne. Et alors ? Gravitation Zero éclaire loin. Si loin, qu'on aperçoit plus que le bien au bout d'un arc en ciel permanent. A écouter avec des lunettes fumées et un collyre. Laurent
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